Les catacombes de Fabien

Les catacombes de Fabien

Alcool

La vieille horloge de la maison familiale dans le cœur du Gros-de-Vaud tintait ses coups, égrenant le temps comme des perles précieuses. Au coin du salon, Fabien, les yeux vitreux et le teint blafard, tenait sa bouteille comme un trésor, ignorant les yeux implorants de sa femme, Olivia, et la confusion mêlée de peur sur les visages de ses enfants, Jordan et Théa.

Les signes de l’alcoolisme, tels que définis par les Alcooliques Anonymes, étaient manifestes. La compulsion de boire, cette augmentation croissante de la tolérance, ces oublis après des soirées trop arrosées et ce déni profond qui le persuadait que tout était sous contrôle. Pourtant, la réalité se montrait plus cruelle. Chaque verre l'éloignait un peu plus des rires de ses enfants, des caresses de sa femme, et des souvenirs heureux de jours plus clairs.

Il fut un temps où Fabien était le pilier de cette famille. Un homme doux, protecteur, au rire communicatif. Mais cette lumière avait peu à peu vacillé, supplantée par une irritabilité constante, une lassitude morose et un isolement croissant. Les occasions familiales étaient maintenant empreintes d'un sentiment d'appréhension, les anniversaires et les vacances souvent gâchés par son humeur imprévisible et ses excès.

Les voix lointaines des Alcooliques Anonymes murmuraient des paroles de sagesse, d'acceptation, d'espoir. Elles parlaient de reconnaître son impuissance face à l'alcool, de chercher la force dans une puissance supérieure, de se réconcilier avec ses erreurs. Mais ces échos se perdaient dans le tumulte de la dépendance de Fabien.

Olivia, le cœur lourd, tentait de maintenir un semblant de normalité pour Jordan et Théa. Elle les berçait de chansons et d'histoires, tentant de dissimuler les tempêtes qui secouaient leur foyer. Elle rêvait de retrouver l'homme qu'elle avait épousé, celui qui l'avait fait rire et qui avait promis de veiller sur leur famille.

Dans cette maison du Gros-de-Vaud, l'espoir n'était pas totalement éteint. Car les récits des Alcooliques Anonymes étaient aussi des histoires de renaissance, de pardon, de familles réunies. Si Fabien pouvait entendre ces voix, reconnaître sa détresse et chercher de l'aide, peut-être que cette maison résonnerait à nouveau de rires, d'amour et de bonheur retrouvé.

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