L'ombre du fleuve

L'ombre du fleuve

Déni, alcool et pharmacodépendance

Dani se tenait au bord du fleuve, contemplant ses eaux sombres et tourbillonnantes. Les reflets de la ville dansaient sur la surface, distordus par les vagues et les courants. Dans la poche de son manteau, une bouteille à moitié vide et une boîte de pilules. Ils étaient ses bouées dans une vie tumultueuse, des compagnons fidèles qui le soutenaient à travers les tempêtes.

Il était pharmacodépendant, certes, mais il n'aimait pas ce terme. Pour lui, l'alcool et les pilules étaient des outils, des moyens de naviguer à travers une réalité trop dure, trop froide. Il se disait souvent : "C'est juste pour prendre le dessus. Juste pour m'aider à traverser la journée. Je peux arrêter quand je veux."

Mais l'évidence était là, dans les yeux tristes et inquiets de sa famille, dans les réprimandes de ses amis, dans les opportunités ratées et les matins où il ne pouvait se souvenir de la nuit précédente.

Dani était dans le déni. Un déni profond et ancré. Il ne voulait pas voir la vérité de sa situation, car cela signifierait admettre sa faiblesse, sa vulnérabilité. Alors, il se cachait derrière des excuses, des rationalisations, des mensonges.

Un jour, un vieil ami, Alexandre, lui parla du modèle Minnesota. "C'est une approche différente," dit-il, "qui considère l'alcoolisme et la pharmacodépendance comme une maladie, et non comme un signe de faiblesse ou de défaillance morale."

Alexandre parlait d'expérience. Il avait lui-même suivi le programme, et il était aujourd'hui sobre et en paix. Dani, bien que sceptique, accepta à contrecœur de l'accompagner à une réunion.

Dans ce lieu, Dani fut confronté à des histoires similaires à la sienne, des témoignages poignants de douleur et d'espoir, de chute et de renaissance. Il comprit qu'il n'était pas seul, que sa dépendance n'était pas un choix, mais une maladie. Une maladie qui pouvait être traitée, comprise, surmontée.

Avec le temps, et avec l'aide de la communauté, Dani commença à démanteler les murs de son déni. Il réalisa l'ampleur de ses actions, les dommages causés à lui-même et à ceux qu'il aimait. Il commença à chercher des réponses, non pas au fond d'une bouteille ou d'une pilule, mais à travers la compréhension, l'acceptation et le rétablissement.

Le chemin fut long et difficile, parsemé d'obstacles et de tentations. Mais avec le soutien du programme et de ceux qui avaient parcouru le même chemin, Dani trouva enfin la paix qu'il cherchait tant. Aujourd'hui, Dani se tient toujours au bord du fleuve, mais avec un regard différent. Il voit la beauté du monde, les possibilités infinies devant lui. Et dans la poche de son manteau, plus de bouteille ni de pilules, mais une photo de lui-même, souriant, entouré de ceux qu'il aime, un rappel constant de la force qu'il a trouvée en affrontant son déni.

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