Alcool, cannabis et affectif
Dans les premières lueurs de ma vingtaine, je croyais avoir tout ce que je voulais : un emploi stable, une épouse aimante, une vie familiale épanouissante. Mais le soleil qui éclairait mes journées dissimulait une ombre grandissante, celle de mes dépendances…
Il était une fois moi, Doni. Sous le charme de la vie, je croyais naïvement en un futur empreint de clarté. En une décennie, j’ai pourtant vu mon univers basculer, teinté d’obscurité par l’alcool, le cannabis et une dépendance affective qui me poussait sans cesse vers des bras toujours différents.
Mon mariage avait débuté comme un rêve éveillé, porté par des promesses de bonheur éternel. Mais insidieusement, ces substances infiltrèrent mon quotidien. Chaque gorgée d’alcool, chaque bouffée me promettait un soulagement, une échappatoire. Pourtant, au travail, je commençais à dériver, provoquant des accidents par négligence, faisant de moi le sujet de murmures inquiets.
L’alcool était mon premier amour secret. Puis le cannabis s'est joint à la danse, me berçant dans une douce mélodie enivrante, chaque joint allumé étant un éloignement de la réalité. Quant à ma dépendance affective, elle m'a rendu insatiable, toujours à la recherche d'une validation, d'une affection, d'une reconnaissance.
À la maison, je me transformais. Le modèle Minnesota parle de déni, de projection, d'isolement. Je minimisais ma consommation, accusais mon épouse, mes amis, mes collègues, de mes torts et préférais la solitude des vapeurs toxiques à leur présence. Mes mains, autrefois douces, se transformèrent en poings serrés, et la violence se fit l’écho de mon désarroi.
Le cannabis, qui me semblait être une échappatoire, me rendait paranoïaque et anxieux. L'alcool me poussait à des extrêmes, déchaînant une colère que je ne reconnaissais pas. Cette violence grandissante me transformait en monstre. Et comme je l’ai déjà dit, j’ai causé des accidents, au travail comme à la maison, et chaque bris était le reflet de mon âme fracturée.
Les années passèrent, marquées par des éclats de rage et une santé qui se dégradait. Mon mariage s’effrita, emporté par les tempêtes de ma dépendance. Puis vint ce jour fatidique, où, sous l'effet de mes excès, mon corps me trahit, me laissant face à une réalité médicale effrayante.
Mon épouse, celle qui avait juré de marcher à mes côtés, a commencé à reculer, effrayée. Mes enfants se cachaient quand j'entrais dans une pièce, craignant mon prochain éclat. L'amour qui avait autrefois uni notre famille s'était transformé en peur. Et puis, elle est partie, emportant avec elle la dernière lueur d'espoir que je pensais avoir.
Ma santé, déjà dégradée considérablement, me lâcha complètement. Mon corps, autrefois robuste, était maintenant une coquille fragile, témoignant des abus subis. Une série de problèmes médicaux graves m’emporta comme un coup de tonnerre, me faisant réaliser la profondeur de ma chute.
Face à la gravité de mon état, j’ai réalisé l’urgence de trouver de l’aide. Et c'est à l'hôpital, entre les draps blancs et les bips incessants des machines, que j'ai décidé de chercher cette aide. La route vers le rétablissement ne serait pas facile, je le savais. Mais j'étais déterminé. Je me suis résigné à suivre une thérapie et à fréquenter des groupes d’entraides. Là, j’ai appris à reconnaître mes démons, à me pardonner et à réapprendre à vivre.
Avec le soutien d'un thérapeute et des groupes d'entraide, j'ai donc lentement commencé à me reconstruire. Chaque jour était un pas de plus vers la lumière. Chaque jour est un combat, une victoire contre moi-même. Les cicatrices restent, mais je me bats pour qu'elles soient des rappels de ma résilience plutôt que de mes erreurs.
La descente aux enfers est rapide, mais la remontée est possible. Mon histoire est celle d'une renaissance, un témoignage de la force de la volonté humaine. Et même si je porte en moi les marques de mes erreurs passées, j’ai retrouvé une lueur d'espoir, celle d'un homme qui, malgré sa chute, a choisi de se relever.